Dès que sa bouche fut pleine de Juliette Oury 

Je partage mon coup de coeur pour le premier roman de Juliette Oury, paru chez Flammarion, qui décrit un monde distopique où les rôles du sexe et de la nourriture auraient été inversés.

Imaginez une société qui ressemble tout à fait à la nôtre mais où les rôles du sexe et de la nourriture auraient été inversés. On pourrait tout à fait copuler entre amis ou collègues. Par contre, manger serait réservé à l’intimité entre amants et cuisiner carrément pornographique.

Le pitch de Juliette Oury m’a bien plu mais j’ai attaqué le roman avec un peu de circonspection car je trouvais que mettre en mots ce pitch n’était pas évident.

Ma réserve a été de courte durée car je me suis mise, littéralement, à dévorer ce livre.

J’ai adoré suivre les aventures de Laetitia, l’héroïne, qui se détache de la norme et ressent un besoin irrépressible de tester l’interdit.

Le récit m’a beaucoup amusé, avec notamment des personnages truculents, comme Madame Reine Claude, la tenancière d’un cours de cuisine clandestine…

Ce roman nous interroge sur notre rapport et le rapport de la société à la nourriture comme au sexe.

Au-delà de l’apparence d’un plaisir partagé, manger est-il vraiment si libre que cela ? Ne sommes-nous pas, en particulier les femmes, rattrapés par toutes sortes de diktat et d’injonctions qui nous interdisent de savourer notre plaisir ?

Inversement, avec la tinderisation de la société, le sexe n’est-il pas devenu un acte banal qui est, presque, un loisir comme un autre ?

Je vous invite chaleureusement à découvrir ce roman.