10 à 15% de moins pour le même vin s’il est produit par une vigneronne
En moyenne, nous sommes prêts à dépenser 5 à 10% de moins pour un vin s’il est fait par une vigneronne plutôt que par un vigneron.
Marie-Eve Lacasse relaie dans Libération le constat fait par Alicia Gallais et Florine Livat. Dans une étude, ces deux chercheuses de la Kedge Business School demandent à un panel francophone combien ils sont prêts à payer un vin en fonction de la présentation d’étiquettes qu’elles ont inventées.
Georges Cadieux paraît plus de confiance que Nathalie Panetier dans leur étude, alors que ce sont tous les deux des vignerons qu’elles ont sortis de leur imagination.
Mon constat empirique est que le différentiel est peut être encore plus important.
Je suis allée à une foire au vins de femmes l’année dernière : les bouteilles étaient entre 6 et 45€. Dans une foire aux vins classique, les bouteilles sont entre 12 et 300€. Pourtant, dans les deux cas, il s’agit de Côte du Rhône. Je veux bien croire que les vigneronnes, étant, pour la plupart, nouvelles sur le marché, ne pouvaient pas bénéficier de l’effet de marque de certaines maisons mais je ne comprends pas ce qui justifie des prix aussi bas pour les vins de femmes.
Cet exemple du vin montre à quel point les femmes hésitent à se faire payer le juste prix pour leurs produits ou leurs services.
En tant que femme, je vois régulièrement ce biais à l’action.
Le pompon revient à certains de mes anciens managers, que j’ai l’amabilité de ne pas citer. Lorsque je leur demandais une augmentation, ils me faisaient comprendre que c’était très peu féminin de formuler ce genre de demande, voire jugeaient bon de parler du salaire de mon mari.
Est-ce qu’on demande à un homme combien gagne sa femme avant de l’augmenter ?
Qu’en pensez-vous ? Quels seraient à votre avis les mesures à prendre pour aider les femmes à demander le même prix que les hommes pour le même produit ou service?